9/22/2006

Tchi tcha.

Hier ce n'était pas soirée mousse mais soirée cinéma.

Avec en premier lieu Les Berkman se séparent -the Squid and the Whale- de Noah Baumbach (co-scénariste de l'intemporel La vie aquatique si ça peut vous aiguiller).

Alors de quoi retourne-t-il ici ? Eh bien contrairement à ce que pourrait le laisser entendre le titre,
de la famille Berkman, qui se sépare. Eh oui. Un écrivain mis au rebut par ses éditeurs réduit à livrer ses cours de littérature à une poignée d'étudiants, et sa femme, écrivain également, mais sur la pente ascendante, elle, au moins. Ca finit donc par dérailler entre les deux au bout de 16 (pardon, 17) ans de mariage, au grand dam de leurs enfants, deux garçons de 12 et 16 ans (à peu près j'imagine). Ca part de là, et c'est bien suffisant pour déclencher tout ce qui peut découler de cet évènement. On suivra donc les enfants et leurs parents dans leur nouvelle vie, et tout ce que ça peut engendrer sur le plan sentimental, psychologique, affectif, sexuel, et tout le toutim. Des enfants pas vraiment préparés à ça qui vont devoir faire des choix. Se trouver face à deux parents qui ont plus (la mère) ou moins (le père) de mal à s'épanouir dans leur vie de nouveaux divorcés. On est aspirés aux côtés de chacun des protagonistes, à vivre leurs réactions, sans jamais le moindre jugement sur leurs actes, leur profonde humanité refletant la nôtre. Une mise en scène sobre, une jolie bande-son, de très bons acteurs, un ton vrai. Une grosse tranche de vie qui nous met face à notre propre situation. Et la galerie de personnages est assez large pour que chacun y trouve son compte. Et y réflechisse. Un film-repère, j'ai envie de dire. Qui ne montre pas la voix, mais nous ouvre justement les yeux pour nous dire "et toi ?". Bref, du bon. (et deux prix à Sundance quand même.)

dervi-verdict : \V/\V/\V/\V/\V/

Un jambon-beurre plus tard et c'était l'heure d'Indigènes. Oui, celui qui sort la semaine prochaine. sgac.

L'histoire : la guerre. Vue par des Nord-Africains fraîchement enrôlés. Leurs yeux seront les nôtres, leurs douleurs avec. Comment partir de nulle part pour se retrouver au milieu de l'enfer. La première scène de bataille l'illustre à merveille. Vibrante, choquante, assourdissante. La suite aura plutôt l'allure d'un manifeste égalitaire. Fraternitaire. Le thème est ressassé, peut-être un peu plus que ce qui aurait été nécessaire, mais au moins, on l'aura compris, la guerre, c'est moche, encore plus quand on est arabe. On suivra donc ces 4 soldats maghrébins, et leur sergent pied-noir. Touchante interprétation.
Pourtant, on peut discuter la construction du film, très Il faut sauver le soldat Ryanesque, la fin pour preuve. De trop mais nécessaire. On passe un peu vite sur l'incorporation et l'arrachement de ces nouveaux soldats à leur terre d'origine -sujet qui aurait été fertile en émotion-, pour justement, les faire passer pour des soldats de toujours, et nous montrer leur lutte pour l'égalité et la reconnaissance. Parfois même en dépit du bon sens. Je ne me prétends pas expert en stratégies de guerre, mais certaines
décisions de la part de nos héros m'ont laissées perplexe. L'emballage aurait mérité un peu plus de scotch à ce niveau-là, le paquet se voyait en-dessous...
On n'échappe pas aux lois du film de guerre. Des morts, des larmes. Peut-être ici plus touchantes qu'ailleurs, vu les personnages. De bons interprètes. Mention pour ma part au caporal. De là à dire si leur Palme d'or collective était méritée... faudra vous adresser ailleurs. Bref. Encore un film qui nous donne à cogiter, la fin nous le rapelle... même si justement, elle fait très "fin-qui-nous-rapelle-que-ça-donne-à-réfléchir-tout-ça-quand-même" en nous arrachant subitement des héros qui étaient presque devenus des amis, pour nous dire que maintenant, c'est fini la comédie, faut regarder ce qui passe autour de vous maintenant et vous rendre compte qu'on a pas fait ce film pour rien. On serait quand même bien resté aux côtés de nos soldats, la morale étant superflue, mais c'était un choix de vouloir mettre le doigt dessus. (rah chuis quand même un gentil critique...)

Au final ça donne aussi un
\V/\V/\V/\V/\V/ pas volé.

9/21/2006

Grmbl.

Je ne sais pas comment vivre, jamais trouvé le manuel pour ça...






*sur fond de Damien Rice : The blower's daughter* (pour l'émotion.)

9/10/2006

C'est beau le bonheur... au cinéma.

(Et ça, ça vient d'ici.)


Pour remplir un peu ce blog et lui donner un sens, je vais faire l'effort d'écrire quelques compte-rendus de choses qui m'auront marquées... ou pas.

On commence avec Little Miss Sunshine, un film donc, sorti le 6 de ce mois. Un film qui nous montre une famille américaine moyenne... pas si moyenne que ça avec un père arrogant et obsédé par ses 9 méthodes pour être un winner et le succès de son livre qu'il appelle de ses voeux, le fils ado fan de Nietzsche (il manque rien ?) qui a fait voeu de silence jusqu'à ce qu'il entre à l'Air Force Academy (et qui déteste le monde entier, bien sûr, c'est un ado.), le grand-père héroïnomane viré de sa maison de retraite et pas mal centré en dessous de la ceinture, prof de danse à ses heures perdue de la fille, future reine de beauté (du moins dans sa cervelle ça doit être le cas), l'oncle suicidaire universitaire spécialiste de Proust et effondré par le rejet de son amant, et enfin la maman... comme il faut. Parce que oui, elle est la plus honnête, et possède tous ce que les autres n'ont pas, ou ne possède pas ce qu'ils ont quand c'est pas bien. Ainsi on se fait vite une idée assez claire des personnages, et on choisit plus ou moins son camp parmis les membres de la famille au long du film. Cependant, les personnages évoluent (ouais, comme les Pokémon) et on se rend compte qu'on peut se tromper sur un personnage, qu'ils sont tous respectablement humains. Et de ce côté là, le film est réussi puisque les clichés ne sont pas très tenaces et oscillent au fil des situations (parce qu'il y en aura) pour parfois voler en éclats.

Je n'ai pas encore parlé du propos du film (pas tant secondaire que ça) : la fille (Olive) apprend qu'elle a gagné un concours de mini miss de beauté (beuaarh) et peut participer à la finale en Californie... à des milliers de miles d'où réside la famille. Mais c'est bien sûr que toute la famille partira sur la route dans leur vieux Combi WV pour voir leur petite briller auprès de ses paires mini misses... enfin ce serait à quoi on devrait s'attendre.
Devant le voyage qui va se présenter à eux et tous les obstacles qu'ils vont rencontrer, la famille trouvera la définition d'une famille justement, et les spectateurs aussi. Une famille à l'américaine bien sûr. Faut pas déconner. En tout cas une famille qui peut nous faire rire ou pleurer, on le sait, le sent, mais elle nous mène par le bout du nez et nous fait plonger la tête la première dans leur bonheur flottant. Il n'a qu'à se laisser emporter par le flot. Je me suis presque noyé pour ma part, il me faudrait une bouée parfois...

En tout cas, du *trop d'émotion* tout mimi.

\V/\V/\V/\V/\V/

J'aime pas les méchants :\

(tiré de là-bas)

Hier soir au cinéma Plazza-Victor Hugo (devraient me sponsoriser chez Allociné...(et quel nom de cinéma de crotte quand même)) avait lieu une soirée spécial Benoit Delépine & Gustave Kervern (deux des troublions du Groland) pour la sortie de leur nouveau film (euh, c'est bien un film ?) Avida qui était ce soir précédé de leur précédent film (logique.) Aaltra sorti 2 ans plus tôt.

Commençons donc par le début. Aaltra donc.

Le film se démarque déjà visuellement. Du blanc et noir avec un fort contraste (très souvent l'image était cramée) et une espèce de grain mouvant. Pas des plus agréables pour les yeux mais faudra s'y faire. Pas de musique non plus, 'sert à rien. Pour le pitch, je vous laisse la version allociné, pour entrer dans le vif du sujet.
Déjà, des dialogues mauvais, ainsi que le jeu des acteurs. Je sais pas si c'était volontaire (ahah, la bonne excuse du c'est fait exprès), mais ça m'a posé un vrai frein pour entrer dedans, en cela que rien n'est crédible. Et pour un film qui repose sur la cruauté, ou l'immoralité du pékin moyen, ça le fait peu. J'étais plutôt gêné par l'humour "de batard" du film. Je ne dois pas être la cible type. Autant ça peut marcher dans un sketch du Groland, c'est court, c'est drôle, c'est marrant 2mn, mais tout un long métrage... OK on me dira que le réalisme et tout ça c'est pas le but de l'oeuvre, et patati, mais j'en avais besoin ici, et ça m'a fait défaut. Un vide donc. Toutefois la fin rattrape le tout, et fait relativement relativiser sur ce qu'on avait pu penser avant (ya peut-être pas de raison à ça, mais c'est ce que ça m'a fait).
Un peu comme quand vous buvez une boisson bonne au départ, mais qui laisse un mauvais goût sur la langue après. Sauf qu'ici, c'est l'inverse.

Après une courte pause, on enchaîne donc sur Avida. Difficile à décrire, à expliquer. Une suite de scène ou de situation, une évolution très lente mais distincte. Pas de scénario comme on en trouve conventionnellement. Des bonnes idées, d'autres moins, d'autres qu'on ne sait pas appréhender parce que... "!"
D'autres qui font réagir, peut-être désagréablement, mais ça reste une réaction. On peut donc se demander ce qu'on attend d'un film et du cinéma en général. Des sensations agréables ou des sensations tout court ? C'est une affaire de goût. Toutefois, même si sur la forme Avida est plutôt indigeste avec son non-sens et sa construction lente au possible, il m'a laissé une meilleure impression qu'Aaltra. (bah oui, en voyant les deux à la suite, on ne peut s'empêcher de les comparer).

Bref. Aaltra : \\//\\//\\//\\//\\//

Avida : \\//\\//\\//\\//\\//

Bienvenue...

...sur la suite de http://roooh.canalblog.com. Jusqu'à la prochaine...